Pour Noël les enfants de parents séparés ou placés devront continuer à se contenter des miettes de parentalité qui leur sont généreusement octroyées au nom de leur intérêt

Noël, jour de fête, jour magique pour les enfants, jour de partage et temps de repos... Mais ce bonheur est loin d'être partagé par tous les enfants, 

car les pratiques actuelles de la justice familiale conduisent nécessairement à ce que la moitié des enfants de couples séparés, ou des enfants placés alors qu'ils souhaiteraient être avec leur famille, passent Noël privés de leurs parents. Alors bien sur, il est difficile d'imaginer que la magie de Noël puisse permettre aux parents séparés de se retrouver réunis pendant ce jour de fête. 

Pourtant, une mesure simple et "minimale" pour améliorer le sort des enfants pendant la période de Noël, et pour leur permettre de partager ces moments avec leurs deux parents, serait que la loi donne le droit aux enfants de joindre leur parent absent, et au parent qui n'a pas la résidence pendant la période de Noël, le droit d'appeler téléphoniquement leur enfant (ou par tout autre moyen moderne de communication, comme par webcam). Car aujourd'hui, aussi surprenant que cela puisse paraître, un enfant de parents séparés ou placé, n'a pas le droit d'appeler son autre parent ou sa famille, même le jour de Noël. 

Aucun de ceux qui parlent sans cesse de " l'intérêt de l'enfant" ne s'est jamais préoccupé concrètement de définir ce qu'est l'intérêt de l'enfant: on en vient donc à cette situation absurde où un enfant n'a pas le droit d'appeler son autre parent,  même s'il le souhaite de tout son cœur. Les enfants sont soumis à l'arbitraire, en raison de l'absence de définition de ce que constitue leur intérêt. Il est grand temps que le père Noël s'en préoccupe...

  

Et personne ne semble à ce jour avoir eu cette idée pourtant si simple, de faire une loi octroyant ce droit si élémentaire aux enfants. Ainsi, si au lieu de débattre sans fin de sujets polémiques, nos représentants se mettaient à travailler pour définir l'intérêt de l'enfant, et par voie de conséquence le socle commun minimal de ce que doivent être des relations parents-enfants dans l'intérêt de l'enfant, socle auquel aucun texte ne permettrait de déroger ? 

Aussi, en attendant une réflexion permettant enfin de définir l'intérêt de l'enfant et l'équilibre dans les relations parentales, voici un exemple de rédaction d'un texte qui permettrait d'assurer un "lien minimal parent-enfant en période de congés" :

" Pendant les périodes de congés scolaires, tout enfant qui le désire, et qui ne se trouve pas avec l'un ou ses deux parents en raison d'une décision de justice, aura le droit absolu de joindre téléphoniquement ou par tout autre moyen moderne de communication, le ou les parents qui ne sont pas avec lui, au moins une fois par jour, au moment et pendant le temps que l'enfant le souhaitera.  

De même, pendant les périodes de congés scolaires, tout parent qui ne se trouve pas avec ses enfants en raison d'une décision de justice, aura le droit absolu de joindre ses enfants téléphoniquement ou par tout autre moyen moderne de communication, au moins trois fois par semaine, et les jours de Noël, de la fête des mères, et de la fête des pères. 

En cas de litige sur le moment et la durée de l'appel, les appels à l'initiative des enfants ou des parents auront lieu entre 8h00 et 8h30, ou entre 11h00 et 11h30, ou entre 13h00 et 13h30, ou entre 17h00 et 17h30, ou entre 20h00 et 20h30.  

Pendant l'exercice de ce droit, l'enfant sera seul, sa conversation ne sera pas écoutée, et aucune pression ne devra être exercée sur lui. Le défenseur des enfants pourra être saisi en cas d'entraves à ce droit fondamental de l'enfant, des sanctions pourront être prononcées".

 

Père Noël, si tu lis Jafland, apporte ce petit cadeau aux enfants dans ta hotte pour XXXS

(billet initialement paru pour Noël 2013)...